Où l'auteur vous prouve que les voyages ne devraient pas former que la jeunesse...Depuis peu de temps on assiste à une surenchère d'objectifs, de moyens, d'idées ou de projets pour le développement de la Polynésie.
Au delà des aspects politiques, il faut noter un manque de vision globale ou d'adhésion commune à un projet global.
- Des projets de construction hôtelières sans consultation préalable des populations prouvent que la charrue a été mise avant les boeufs, et même que les routes avaient été mal pavées ou préparées. Pourquoi pas des scrutins pour vérifier la tolérance des populations face aux "retombées" touristiques? Une population qui fait la tête aux touristes ou aux projets touristiques ne risque pas d'améliorer les statistiques du pays.
- Une île ou 2 développée pour chacun des 4 archipels éloignés serait une idée directrice de modernisation. Qui permettrait de fixer et limiter l'exode de la population des îles.
- Dans le secteur du tourisme, pas de miracles à attendre... Haro sur les visas et les passeports biométriques? Mais qu'est-ce qui vous oblige à passer par les USA pour les escales? Si les Américains étaient les touristes les plus nombreux le résultat ne devrait pas changer, mais les baisses et les révisions à la baisse des objectifs touristiques attestent de l'échec de toutes les politiques touristiques qui se sont succédées. La crainte des USA et de la langue doit freiner une majorité de seniors français à venir en vacances en Polynésie...
- En septembre 2001, quand le ciel des USA fut fermé par sécurité, les escales de Pointe-à-Pitre permirent de sauver les liasons avec Paris. Pourquoi ne pas les exploiter à nouveau pour surmonter les problèmes de passeport biométriques? Le pouvoir d'achat des antillo-guyanais, de leur retraités, de tous les parents des antillais vivant ici est visiblement sous estimé, car ces lignes seraient plus rentables que la ligne New-York assurément...
Les nombreux échanges de congrès de maires des communes de France ou d'Outremer ne pourraient-ils pas être l'occasion d'un vrai benchmarking de projets et de solutions? Celà devrait être un vrai échange car les politiciens de tout département d'outremer gagnerait à envoyer ici des conseillers ou des observateurs pour voir comment l'autonomie tant espérée chez eux se gère ici...
- L'autonomie énergétique gràce à l' énergie éolienne de la Désirade devrait être un exemple pour les élus des iles polynésiennes... Combien d'entre eux ont-ils pu obtenir copie des dossiers d'investissement sur ce type de projet?
- Les réglementations restrictives des Saintes en limitant les véhicules à moteurs se sont montrées remarquablement protectrices de l'environnement et de ces joyaux du tourisme caribéen. Sans nuire au tourisme... Combien de maires polynésiens en ont eu vent?
Les médias et fonctionnaires par leurs échanges incessants de cadres inter-domtom devraient être les véhicules de l'intéret de ce benchmarking mais au lieu de celà, on a tendance ici à faire dans la nostalgie et la préservation des intérets corporatistes. - L'alliance de l'or guyanais et de la perle tahitienne ne semble germer dans aucun cerveau de responsable public ni d'entrepreneur privé...
De nombreux tabous poussent à l'infantilisation de la population, du privé au public.
- En 2006, la vente d'alcool est interdite après 19h , et le weekend après 10h , oui, dans les autres dom cela va faire rigoler. Pour qui prend-on les populations à l'heure où le satellite est disponible dans les iles? Les populations ici sont-elles plus dangereuses à boire majoritairement de la bière ou des alcools à 40° max que les populations des autres Domtom qui ont le droit d'acheter du 62° à toute heure du jour et de la nuit? L'effet n'est-il pas inverse, réserves des caisses de bière du weekend, et concommation jusqu'à la dernière bouteille?
- Tripots tolérés, ou jeux clandestins publics et casinos interdits. Politiquement incorrects. Mais au nom de quoi? de la Morale? des Eglises? Et pmu, loto sportif, quid de ceux-là? est-il plus logique de voir toutes les fortunes de Polynésie enrichir les casinos du Pacifique?Saint Martin partie Française ne comptant aucun casino fait pale figure à côté des 13 casinos de la partie hollandaise et de son million de touristes... Les Bahamas, les iles vierges britanniques, tous des exemples de tourisme de luxe ayant compris leur segment.
- Tolérance judiciaire? infraction mineures ou aux codes de la route et escroqueries répétées sont tolérées...
- Erreur de casting, incompétence, et faute grave continuent de faire bon ménage dans les entreprises ou services publics où de nombreux employeurs ou responsables arrondissent les angles de leurs employés ou concitoyens fautifs.
La culture du service public ou de l'entreprise, voire le bon sens politique ne s'acquierrent pas pendant les études, mais au nombre des expériences acquises en ou hors de la Polynésie.
Car le paternalisme favorise la subjectivité et l'ignorance la renforce, ce qui vous l'aurez compris, sans remise en cause, ne peut qu'accentuer les erreurs ou les insuffisances. Couper une gomme de 100 cfp en 3 pour ses comptables ou sanctionner des vols de 5000 cfp par des licenciements sont des décisions ridicules par rapport à l'absence de sanction des cadres en cas de non atteinte de leurs tableaux prévisionnels d'objectifs ou d'investissements hasardeux voire inconscients atteignant le prix de 300 000 gommes.
Le comble est atteint quand des employeurs ou des responsables revendiquent le droit de se tromper pour des recrutements de cadres, "il faut lui laisser le temps", "il a le profil docile qui convient à la culture de notre entreprise", ou de se tromper eux-mêmes régulièrement dans des choix d'investissement, de fournisseurs ou de solutions informatiques par exemple, invoquant la fatalité ou la malchance... Infantilisation, management puéril, paternalisme...
Errare humanum est, sed perseverare diabolicum.
Si votre vue est mauvaise, vous devez porter des lunettes qui en la corrigeant révèlent le monde sous son vrai jour... Si votre stratégie de développement de votre business est mauvaise, vous devez l'ajuster au marché pour tenir compte de tous ses paramètres. Concurrence, couts de production, productivité, canaux de distribution, marché, segmentation, niche, etc...
Une des rares propositions empreintes de bon sens pour le pays est passée inapperçue. Face aux difficultés de toutes les filières économiques du pays d'outremer, Mme Nicole Bouteau, ancien ministre du Tourisme avait ainsi plaidé en faveur d'un service public de veille et d'intelligence économique.
Si chaque seconde compte en matière d'intelligence économique combien de temps le pays mettra-t-il à réaliser cet outil d'utilité publique? Pour se doter de spécialistes de search marketing , de e-pub ou de business intelligence... wait and see... chaque seconde compte...
Ce n'est pas sans me rappeler l'anecdote du DAF qui avait mis 6 mois à valider le devis d'un passage à l'ADSL, laps de temps pendant lequel sa connection internet RNIS à la minute lui avait consommé le montant exact de ce devis.
Dans "intelligence économique", il y a "intelligence"... Les meilleurs outils ne méritent-ils pas les meilleurs ouvriers?